Hommage à Marius Carradot
Marius Carradot, ancien combattant, prisonnier de guerre, a eu cent ans le 1er janvier 2019. Il réside depuis quelque mois à l’Ehpad de Pont-de-Vaux.
A l’occasion de son anniversaire Mme le Maire et des membres du CCAS ont eu le plaisir de rendre hommage au doyen de la commune.
Né à Romenay, un mois et demi à peine après la fin de la 2ème guerre mondiale, soit le 1er janvier 1919. Fils d’agriculteur. Marius Carradot, s’est engagé militairement avant que n’éclate le deuxième conflit mondial. Il a subi, comme nombre de ses compagnons d’armes les sévices de la déportation.
Il est tout d’abord Incorporé à Chalon-sur-Saône en décembre 1938, comme engagé volontaire pour une durée de trois ans. Après le début des hostilités, il est affecté dans un régiment de réserve et rejoint le front le 20 septembre de l’année 1939 jusqu’à la Ligne Maginot. La poussée de l’armée allemande est irrésistible. son unité se replie en direction de Toul en avril 1940. Encerclé par l’ennemi son régiment est fait prisonnier et dépose les armes. le 23 juin.
En captivité
Débute alors pour Marius Carradot et ses compagnons d’infortune, une longue période de captivité. Entassés dans des wagons à bestiaux, les lucarnes totalement obstruées, les prisonniers vont vivre deux jours sans voir la lumière, sans connaître la destination finale de leur terrible voyage.
Après de nombreux arrêts et départs les portes s’ouvrent. Sous les ordres vociférés par les gardes allemands, ils prennent la direction du « stalag neun ou stalag IX » à Zigenhain dans la province de Hesse.
Les conditions de vie sont épouvantables, hygiène plus que rudimentaire Marius se souvient de ces poux, des poux qu’il faut combattre chaque jour, durant des heures.
Marius a la chance de quitter ce camp pour aller travailler, dans une ferme de la région. Il y retrouve les travaux de la terre avec des chevaux de trait d’origine française vraisemblablement volés par les troupes allemandes lors de l’invasion deu territoire. Durant deux ans il va connaître cette vie, loin de ses racines.
L'évasion
Il décide de s’évader au printemps 1942 avec un camarade originaire de Savoie. Ils prennent la direction de la frontière belge, avec quelques vivres, du chocolat, du sucre et quelques biscuits pour se restaurer et l’eau des fossés, pour se désaltérer. Huit jours d’espoir, de liberté. Leur aventure prend fin, au franchissement du Rhin, rattrapés par les allemands ils sont envoyés dans un commando disciplinaire à casser des pierres dans une carrière. Marius est à nouveau envoyé dans une petite ferme dans la région de Cassel. Il y restera jusqu’à sa libération par les troupes américaines le 7 avril 1945. Il est de retour de captivité démobilisé le 25 juillet 1945.
Il intègre alors la gendarmerie et va, pendant 5 années, retrouver l’Allemagne occupée. Il est affecté à Badurkheim, en Rhenanie-Palatinat.
Il sera plus tard incorporé à la brigade de gendarmerie de Beaune en Côte d’Or puis détaché en Algérie et en Tunisie, Avant de l rejoindre la brigade de gendarmerie de Fours dans la Nièvre.
Marius Carradot est admis à la retraite en 1961.