Un tour du monde qui change le regard...
Depuis quelques semaines, Damien Cortambert, Alexandra Larollière et leurs deux enfants Lola et Lubin Cortambert ont retrouvé leur maison du bas de Ternant. Les jours s’écoulent mais la conscience du réel, du moins celui de ce coin de France, tarde à reprendre ses droits.
Si les enfants ont rapidement retrouvé leurs habitudes et leurs copains et copines, Damien et Alexandra ont, pour leur part, encore la tête ailleurs. Au Quatar, en Inde, au Tibet, au Népal, en Thaïlande, au Cambodge, en Nouvelle Zélande, à l’île de Pâques au Pérou, en Colombie, au Mexique ou dans quelque coin des Etats-Unis. Leurs pensées sont encore attachées à ces populations rencontrées, parmi les plus pauvres, qui les ont accueillis avec simplicité et gentillesse, mais aussi à ces grandes cités modernes dressées au cœur de pays dits émergents, où l’argent et le luxe le plus insolent côtoient la pire des misères.
Et ils expliquent :
« Ce tour du monde, c’était notre projet à tous les deux et partagé avec les enfants. Nous l’avons préparé, mûrit pendant des mois. Et nous y avons mis toutes nos économies. Nous avons obtenu de nos services respectifs une mise en disponibilité d’une année et nous avons loué notre maison pendant notre absence. Pour Lubin encore en maternelle, il n’y avait pas d’obligation de scolarité mais pour les cours de Lola nous avons utilisé les services du CNED. Cela suppose qu’il nous fallait partir avec un ordinateur. De ce voyage nous avons exclu l’Europe, trop proche de nous. Nous sommes partis au mois de mai en 2016, et sommes revenus trois semaines avant la fin des classes afin que les enfants reprennent contact avec le milieu scolaire, avant les vacances ».
De l’extrême richesse
Leur première halte, le Quatar, juste pour observer ce pays fascinant par le gigantisme de ses projets immobiliers et de ses chantiers ouverts pour la coupe du monde. Puis ils sont partis vers des contrées plus modestes.
« Nous avons certes pris l’avion pour changer de continent, mais pour le reste nous avons toujours utilisé les mêmes moyens de transport que les gens des pays visités. Nous avons aussi beaucoup marché et croisé des personnes dont l’accueil était amical, chaleureux. Pas comme chez nous ».
Et ils ont tellement à raconter, un si long voyage au cœur des peuples d’ailleurs qu’on les écouterait pendant des heures.
« Nous avons été accueillis chez des habitants et nous nous sommes toujours efforcés de nous fondre dans la foule, y compris dans les régions déshéritées. Nous voulions découvrir, vraiment, en étant au contact des gens ».
A l’extrême pauvreté
Ils n’avaient pour tous bagages que leurs sacs à dos, un sac en plastique. Ils ont vécu dans le même inconfort que les familles qui les ont accueillis.
« Le fait d’avoir nos enfants avec nous a attiré la sympathie de beaucoup de personnes toujours prêtes à nous aider si nous en avions besoin. Lola et Lubin se sont fait des petits copains un peu partout. La barrière de la langue n’a jamais été un problème. Nous nous sommes rendu compte que nous pouvions nous passer de beaucoup de choses et nous avons appris à nous en passer.
Aussi, depuis leur retour Damien et Alexandra avouent avoir changé leurs habitudes de consommation
« C’est terrible le constat que l’on fait, en revenant, sur nos modes de vie. Vraiment on ne voit plus les choses de la même façon ».
Le net, indispensable relais
Les Cortambert ont aussi constaté qu’une chose était devenue essentielle pour voyager comme ils l’on fait : l’accès à internet.
« De tous nos grands progrès c’est certainement l’un des plus utiles. Cela permet, où que l’on soit et dès l’instant que l’on peut se connecter, de consulter une carte pour retrouver son chemin, de réserver une chambre d’hôtel, un billet d’avion, de communiquer avec la France. Cela dit, il y a des pays où il est très difficile de se connecter. Nous sommes parfois resté plusieurs jours voire des semaines sans pouvoir le faire. Mais les gens vous aident ».
Des anecdotes, des souvenirs, des découvertes, Damien, Alexandra et leurs enfants en ont chargé leurs sacs à dos. Ils ont un site internet à remplir... de l’ordre à mettre dans tout ça et une forte envie de partager leur aventure avec d’autres, de raconter, expliquer... Et s’ils pouvaient éveiller quelques consciences…