La digue de la Saône un ouvrage à double fonction
Début mars, acte de malveillance a provoqué l’inondation des prairies et de quelques champs ensemencés dans le casier qui, du nord de Pont-de-Vaux à Sermoyer, concernent 4 communes et quelque mille trois cents hectares de surface agricole.
Le cours de la Saône qui prend sa source dans le massif des Vosges est ponctué d’ouvrages, soit des digues, des quais, des falaises naturelles, dans lesquels des ouvertures ont été créées et équipées de portes-vannes. Elles sont destinées à réguler le flot, s’agissant de le contenir entre ses rives ou, à l’inverse, selon certaines périodes, à faciliter son étalement de manière à diminuer l’effet de ses crues dans les zones sensibles comme la traversée des villes, mais aussi à maintenir l’activité batellerie.
72000 hectares de pairies inondables
La gestion des crues, leur étalement, la retenue des eaux, si nécessaire, est organisée en « casiers ». 72.000 hectares sur l’ensemble des versants traversés par la rivière sont ainsi concernés. Le nouveau canton est constitué du casier de Sermoyer à Pont-de-Vaux, qui concerne Saint-Bénigne, et de celui de Pont-de-Vaux à Feillens. Entre la partie nord constituée essentiellement de prairies inondables sur lesquelles s’applique une directive « Natura 2000 », et la partie sud où cultures maraichères ou céréalières prédominent, les enjeux sont différents.
Dans le principe les vannes sont ouvertes l’hiver à partir du 1er décembre, pour faciliter l’étalement des crues annuelles. Lors des décrues, les eaux, canalisées par des biefs, sont redirigées vers le fleuve. Cette ouverture est fixée par décret préfectoral.
Le 1er mars, toujours par décret préfectoral, les vannes sont refermées afin de protéger les cultures ou les prairies des crues printanières généralement moins fortes que les hivernales. Il peut arriver que des crues d’ampleur exceptionnelle obligent à reconsidérer ce fonctionnement au risque d’impacter les ressources en fourrage et pâturage de l’agriculture locale.
Une surveillance régulière
« Dans chaque commune nous avons au moins un vanneur chargé des ouvertures et des fermetures, explique Patrice Foray, qui fut, dans l’ancien canton, le responsable du syndicat de l’endiguement. Une surveillance est assurée sur cette digue et sur le fonctionnement des ouvrages. Nous signalons aux services concernés les éventuelles dégradations ».
La fermeture des vannes au premier mars correspond à la période de repousse des herbacées. La flore est favorisée. Revenant sur l’acte de malveillance qui occasionna l’inondation intempestive du 15 mars Patrice Foray et Hugo Danancher concèdent que cette inondation pouvait contrarier cette repousse si les eaux ne s'étaient pas retirées.
« Si l’eau ne se retire pas rapidement tout ce qu’il y a de meilleur dans le foin, notamment les fleurs, risque d’être détruit. On aura quand même du foin, mais de bien piètre qualité et il faudra compenser le manque avec d’autre éléments ce qui en, temps normal, n’est pas nécessaire, souligne Hugo »
« On ne sait pas encore s’il y aura des dommages, mais ce qui est sûr est que cet acte idiot était de trop ! »