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Lait bleu : on a enfin le sourire confie Christian Brouillard

Quand des gens de bonne volonté se mettent autour d’une table et font un pas les uns vers les autres, dans un partage juste et équitable, cessent enfin les conflits et tout le monde vit bien. L’accord conclu entre une grande surface en l’occurrence Carrefour et la coopérative de vente de lait Bresse-Val de Saône en est l’illustration. Trois agriculteurs de Saint-Bénigne, sont concernés. Six mois après la mise en place du projet nous avons rencontré l’un d’eux.

Christian Brouillard l’avoue : « Maintenant, oui, on a le sourire. Les résultats ont dépassé nos espérances ! ».

La terre de Bresse, dans cette région, est ingrate. Argileuse, elle ne favorise pas l’agriculture intensive sauf à avoir recours à d’importants substituts. Les zones inondables limitent également les initiatives. Aussi l’élevage, pour la production de lait ou de viande, y est plus répandu. Ici, on est davantage tourné vers la polyculture.

L’exploitation de Christian est typique de cette agriculture bressane productrice de lait et de quelques surfaces céréalières. Son épouse l’épaule dans son travail.

« Nous sommes dans une surface moyenne de 90 à 100 hectares dont une partie en prairie, pour quatre-vingt-dix bovins se répartissant pour moitié entre un cheptel producteur de vaches laitières, environ 40 bêtes, un autre de génisses qui viendront remplacer les vaches déclinantes et aussi de veaux dont on vend une partie. Notre cheptel est de race Montbéliarde, une espèce mixte, assez bonne productrice de lait mais également excellente pour la viande ».

Racontez-nous le début ?

« Jusqu’en septembre 2016, notre lait partait en Italie. A partir d’avril les acheteurs ont fait chuter les prix. Nous n’avions pas d’autre débouché. A 22 centimes le litre, nous ne pouvions plus nous en sortir. Les responsables de notre coopérative ont tenté de nouer des contacts avec d’autres groupes sans succès. Martial Darbon, notre président, s’est mis en relation avec Nicolas Chabanne, le fondateur des « Gueules cassées, les fruits et légumes moches ». Avec son soutien une enquête à été lancée sur internet qui demandait aux consommateurs jusqu’à quel prix ils étaient prêts à payer un lait de qualité, garanti par un cahier des charges précis. 7000 réponses sont revenues avec un prix moyens de 0,99 € le litre ».

Que s’est-il passé ensuite ?

« Le président a alors provoqué une réunion de tous les coopérateurs, producteurs de lait, et a proposé le projet de cahier des charges. Une majorité

s’est dégagée pour celui-ci. Tout s’est enchainé ensuite. Il fallait une entreprise pour la mise en boîte, elle a été trouvée. Une plaquette sur le projet a été éditée, envoyée à toutes les enseignes de vente connues, grandes et petites et il s’est trouvé que le jeune directeur de l’un de ces magasins (Vonnas) a été sensible à notre projet et l’a fait remonter à sa hiérarchie. Des rencontres ont eu lieu entre le responsable du rayon frais de Carrefour France et toutes les parties et l’accord à été conclu. En septembre nos boîtes bleue entraient dans les magasins de la chaine ».

Et aujourd’hui ?

« Nous sommes 48 producteurs, des tailles diverses, sur un territoire qui va de Sermoyer à Châtillon. Tous notre lait ne part pas pour la marque du consommateur qui a été créée pour nous. Cela varie, selon les mois entre 60 et 80 pour cent, parfois au-delà, de notre production. Mais la part qui est absorbée par la marque l’est à un prix qui oscille entre 0,37 et 0,40 € le litre, contre 0,27 à 0,32, prix moyen payé au producteur aujourd’hui. Pour ce qui nous concerne c’était 0,22 € avant septembre ».

Et pour l’avenir ?

« Il est inattendu. Les magasins Intermarché se sont intéressés à notre projet et notre lait fait son entrée dans ses rayons avec, comme avec Carrefour une opération marqueting pour le faire connaître. Nous avons appris que Colryut se met aussi sur les rangs. C’était inespéré. 6 millions de litres ont été vendus par notre coopérative dans cette filière. Notre objectif était d’atteindre 12 millions, mais on sait aujourd’hui que cet objectif sera dépassé ».

Cela dit avec un large sourire. Pour autant Christian ne dira pas qu’il est pleinement heureux, car le marché de l’agriculture est soumis à d’incessantes pressions, lesquelles, conjuguées avec les aléas climatiques peuvent mettre en échec les meilleures intentions. Mais il est rassuré, comme ses trois heureux collègues de Saint-Bénigne, coopérateurs comme lui, Gilles Guichard, Philippe Antoinat et Jean-Noël Chevallier.

Dans la charte du lait bleu, explique Christian Brouillard, le bien-être des animaux est primordial. A l'étable, ils doivent disposer d’un espace leur permettant d’être à l’aise dans un lieu propre. Il n’est pas question de les entasser dans une stabulation comme ce fut trop souvent le cas. Leur nourriture ne doit comporter aucun OGM. Elle est à base de fourrage, de tourteau, de maïs pendant la période hivernage et de pâturage depuis le printemps jusqu’à l’automne. En d’autres termes les animaux doivent être dans les prairies pendant cette période.


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