Ile de la Motte : une réserve naturelle très observée
Le conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes a organisé pendant l’été, des matinées d’observation et de découverte de l’Ile de la Motte. Guidé par Lorène Pascal, des groupes se sont rendus sur la digue de la Saône, à proximité de l’île. Armés de lunettes, les visiteurs ont remarqué un nombre élevé d’espèces en cours de nidification.
Participant régulièrement à ces opérations découvertes, Daniel Perraux qui, a titre personnel, observe divers sites dans le département de l’Ain, connait bien l’île de la Motte.
Avez-vous constaté un accroissement du peuplement ?
« Il y a cette année, énormément de garde-boeufs. Paradoxalement, alors qu’avant on voyait facilement 20 garzettes, là je n’en ai vu que cinq ou six. Aussi ai-je l’impression qu’il y en a nettement moins.
Il y a des bihoreaux, pas énormément, quatre ou cinq, trois ou quatre couples de hérons, c’est à dire dans la normale habituelle, mais je reviens sur les garde-boeufs, on en a vraiment beaucoup cette année.
Pensez-vous qu’une espèce chasse l’autre lorsqu’elle est en grand nombre ?
« Non, je dirai qu’elles sont au contraire bien mélangées. Lorsque l’on observe on voit sur les mêmes bouquets d’arbres des hérons, des garde-boeufs et un couple de bihoreaux. Elles me semblent plutôt bien cohabiter. Je n’ai par exemple pas observé de peuplement de garzettes en un endroit plutôt qu’à un autre qui pourrait faire penser qu’elles se tiennent à l’écart. Elles sont éparses dans ce groupe, parce que moins nombreuses, mais tous cohabitent d’une façon finalement assez concentrée. »
Oobservez-vous souvent l’ile ?
« Il y a longtemps que je viens. L’année passée il y avait un couple de castors avec deux petits, j’ai pu les observer et prendre des photos. Mais on ne les voit plus. C’est la sixième fois depuis le début de l’année que la Saône monte et submerge l’ile. Aussi je me demande où se sont installés ces castors ».
Un questionnaire pour améliorer les animations
« Au terme de la matinée, je remets à chaque participant un guide des animations se déroulant dans le département, explique Lorène Pascal. Je distribue également un questionnaire de satisfaction qui permettra au conservatoire départemental d’améliorer ses animations. Il a y en effet assez peu de temps que l’on met en place ce volet d’éducation à l’environnement et de sensibilisation à ce qui concerne la nature et nous avons besoin de connaitre l’avis es personnes ».
L’île de la Motte
Cette île et les groupe d’ilots qui se sont formés naturellement par dépôts de sable et de sédiments, depuis le début du 20me siècle sont classés « sensibles ».
Au fil des décennies, la digue submergée, les fameux murs bien connus de tous les riverains, construits à une trentaine de mètres du bord pour canaliser le courant, a eu pour effet de ralentir celui-ci entre lesdits « murs » et le rivage, provoquant ainsi ces dépôts et l'émergence de l'île de la Motte.
C’est aujourd’hui un refuge, un lieu de reproduction habité par certaines espèces telles l’aigrette garzette, le bihoreau, le garde-boeufs, des hérons... mais encore par des castors.
Les bras de rivière serpentant entre la rive et les ilots recèlent quant à eux une multitude d’habitats naturels propices au développement d’une faune végétale (herbiers) et animale d’une richesse exceptionnelle.
L’ensablement des bras de rivière avait, au fil du temps, favorisé l’accès à l’île par les hommes et les animaux pâturant dans la prairie voisine. Les oiseaux avaient alors déserté en partie ces lieux trop fréquentés.
Le curage de la lône, l’interdiction d’accès à l’île pendant la période de nidification a permis la réinstallation des espèces.
Aujourd’hui différents partenaires, l’agence de l’eau, le département, la région, des associations participent au projet de préservation du site et à sa valorisation. La réflexion est animée par le conservatoire des espaces naturels.