60 petits-enfants pour rendre hommage à Huguette Bouvard
Tous n’étaient pas là, il en manquait une dizaine, mais l’intention restait aussi forte et Huguette qui ne s’y attendait pas a fait un grand plein d’émotion.
L’opération hommage à mamie Huguette avait été préparée dans le lus grand secret.
« On est venu me chercher à la maison, expliquait-elle sous le coup de l’émotion, au prétexte que je devait aller manger chez Karine. Bon pour moi j’allais manger chez Karine ».
Mais la voiture a pris une toute autre direction et Huguette Bouvard s’est retrouvée soudainement dans une grande salle, entourée de sa descendance.
Huguette Guichard, de son nom de jeune fille, est née en 1930 au cinquième rang d’une fratrie de 11 enfants. En ces temps là où l’on se déplaçait à bicyclette ou en voiture à cheval, les filles n’allaient pas bien loin chercher l’élu de leur cœur... Georges Bouvard, presque un voisin fut celui-là. Le couple sa maria en 1949, Huguette n’avait pas 20 ans. Dix enfants allaient naître de cette union et pour abriter cette grande famille les bouvard ont fait élever une grande maison à l’entrée de la commune.
39 arrières petits-enfants
Les enfants de Georges et d’Huguette allaient agrandir le cercle de famille et leur donner 25 petits enfants qui à leur tour feront naître 39 arrières-petits-enfants... Mais Mamie Huguette a été faite trisaïeule par la naissance de 4 petits derniers (ses arrières-arrières petits-enfants). Le plus âgé de ses petits-enfants, Tony, a 46 ans. L’ainée de ses arrières petits-enfants, Marie, la fille de Tony, a 24 ans.
Mais Georges malheureusement décédé alors qu’il était en pleine force de l’âge, n’aura pas connu toute sa descendance « Il est parti bien trop tôt, remarque tristement Huguette.
Puis des souvenirs ressurgissent :
« Je suis entrée au lycée à Pont-de-Vaux en 1942. Je n’ai pu faire que deux ans, la 6me et la 5me. J’aurai tant aimé continuer, mais à l’époque on ne faisait pas ce qu’on voulait surtout dans une grande famille. J’ai eu comme principal M. Joseph Gagnière, qui n’a fait qu’une année à la suite de Mégardon, avant l’arrivée de M. Chambard. Mme Mathey s’occupait déjà, toute seule, de l’entretien des classes et de la conciergerie ».
Et des souvenirs de guerre :
« Lorsque j’étais au lycée, j’allais souvent manger à midi chez mon cousin, le boulanger Paul Bernachon, dont la maman était la sœur de mon père. J’étais chez eux quand les allemands sont arrivés le jour où ils l’ont arrêté. Résistant, il y cachait des gens chez lui. Quand il a vu arriver les allemands, il a eu la présence d’esprit de nous crier, à moi et aux autres de nous sauver. Tous ont pu s’échapper. J’ai juste eu le temps d’entendre rentrer les soldats allemands pendant que je m’enfuyais par un entre-deux. Il a été libéré après la fin de la guerre. Ce ne sont pas de bons souvenirs ».
Mais le présent, entourée de ses 70 descendants, apporte à cette dame de 86 ans, qui fut une militante du don du sang à Pont-de-Vaux, une autre couleur et d’autres joies...