Patrick Chaize : l’échelon communal est primordial

Evoquant les regroupements territoriaux en cours, lors de l’inauguration de la salle communale de la commune, Patrick Chaize, le sénateur, a, au passage insisté sur l’importance que revêt, à son sens, l’échelon communal et insisté sur son maintien.

« Les regroupements permettent de mutualiser les moyens. Mais l’échelon communal au sens propre du terme, en matière de proximité, si on l’enlève, on tue le système français. A un moment où à un autre on va partir sur un système qui va se fonctionnariser, comme en Allemagne où les maires sont des fonctionnaires et non des personnes élues par leurs administrés.

Un exemple pour illustrer ce qui se passera :

« Aujourd’hui dans une commune comme Arbigny, un arbre tombe sur la route en fin de journée, que se passe-t-il ? Eh bien on appelle le maire qui va se débrouiller pour faire le boulot, appeler ses pompiers, un ou un agriculteur avec son tracteur, une tronçonneuse et ils vont dégager la route.

Dans un regroupement communal plus important que va-t-on faire ? On va appeler le président de la communauté qui demandera « si ça peut attendre » et ça attendra, sinon il va appeler son service technique ou une entreprise privée qui viendra dégager dans le cadre d’une intervention d’urgence et le contribuable va payer.

Dans le premier cas c’est gratuit dans le second cas le contribuable paye. Et ainsi de suite pour tout un tas d’interventions où les élus s’y collent afin d’épargner quelques factures à leur commune.

On critique souvent l’indemnité des élus locaux pour dire qu’ils plombent les budgets, or, c’est tout le contraire. Quand on voit l’investissement de ces élus au profit de leur collectivité, le suivi des bâtiments, des routes, des sentiers, au niveau des idées, des prises de décisions, des investissements et des recherches de financement, c’est énorme comme boulot ».

Et tout ça, c’est gratuit.

« Ce qui m’inquiète c’est la disparition des vocations, l’absence d’élus dans certaines communes qui conduisent à des regroupements et nous amènent tout doucement vers un système technocratique. Administration, bureau technique, organisation hyper hiérarchisée... Et il faudra payer tout ça.

Non, il est important de préserver cet échelon communal, garder en quelque sorte l’esprit de tribu, de partage pour le bien de tous ».